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LE RENDEMENT DES MOTEURS THERMIQUES.

d’un état naturel 0 à l’état de départ 1. Une telle évolution peut encore être complète ou incomplète (§ 9) ; supposons-la complète, c’est-à-dire que l’état 2 sera un état d’équilibre final avec l’atmosphère.

Dans ce cas, la dépense comporte raisonnablement, non seulement la consommation d’énergie interne mais aussi la consommation préalable et, le cas échéant, la dépense de travail ou de chaleur qu’il avait fallu consentir pour obtenir la transformation préalable de 0 à 1.

En somme, si l’on étudie une évolution partielle, il faut raisonnablement envisager en même temps une évolution que nous appellerons évolution préalable[1].

Un cas très frappant d’évolution partielle est celui d’un moteur à air comprimé. L’air comprimé du réservoir d’alimentation est à la température de l’atmosphère ; il y revient à la suite de son évolution (partielle) complète ; sa variation d’énergie interne est donc nulle. Le travail obtenu est donc simplement l’équivalent de la chaleur (positive) fournie par l’atmosphère et, si l’on conservait la définition du rendement utile des évolutions entières, on aurait


c’est-à-dire un rendement infini.

Au cours de l’évolution préalable, on avait pris de l’air dans l’atmosphère (état 0, identique à l’état 2), pour l’amener à l’état du réservoir, qui comporte la même énergie interne, mais une énergie utilisable plus grande. On avait dû fournir pour cela un travail d’ailleurs compensé par une quantité de chaleur négative (enlevée par l’atmosphère), et dont la partie a d’ailleurs été fournie par l’atmosphère.

La dépense réelle est donc


et le rendement utile global est, par conséquent,

  1. Nous savons déjà que si, de plus, elle est incomplète, on est aussi amené à considérer une évolution complémentaire.