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J. VILLEY.

utile sans avoir à analyser tout le détail des évolutions autrement que pour y repérer et évaluer les opérations irréversibles.

Nous appellerons évolution motrice entière une évolution qui part d’un système matériel dont les constituants existent dans la nature, et dont l’état initial 1 est un état d’équilibre avec le milieu extérieur. Nous la supposerons complète, suivant la terminologie déjà utilisée (§ 9), c’est-à-dire conduite jusqu’à un état final 2 réalisant un nouvel équilibre avec l’atmosphère.

La dépense est évidemment définie par la quantité de produits initiaux consommés, en pratique la quantité de combustible. Nous pouvons la chiffrer par la quantité d’énergie interne , qui disparaît dans l’évolution. Or, le travail utile obtenu est


si est la quantité de chaleur (algébrique) fournie par l’extérieur à tout l’ensemble du système, y compris les systèmes cycliques auxiliaires. Le rendement utile pourra être ainsi défini rationnellement par


qui diffère peu, en général, de Il est plus petit que l’unité lorsque est négatif, ce qui est le cas le plus fréquent ; mais il deviendrait plus grand que l’unité si était positif, parce que nous considérons alors comme gratuite cette énergie fournie par l’atmosphère.

Toute la théorie du bilan énergétique vise à évaluer par l’expression


représente l’ensemble de toutes les pertes énergétiques relatives aussi bien aux évolutions cycliques auxiliaires qu’à l’évolution principale.


23. Évolutions partielles. — La définition du rendement utile que nous venons de donner ne resterait pas rationnelle dans le cas des évolutions que nous appellerons partielles, où le point de départ 1 n’est pas un état naturel d’un système matériel naturel, mais suppose une opération thermodynamique préalable pour passer