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LE RENDEMENT DES MOTEURS THERMIQUES.

De même, on peut avoir, parmi les pertes acccessoires, des pertes accessoires inévitables et des pertes accessoires annulables.

Précisons qu’une perte accessoire peut être inévitable pour une machine donnée sans que cela empêche de concevoir un autre type de machine qui ne la comporterait pas, puisque l’opération qui l’entraîne n’est pas nécessaire a priori : c’est le cas de la perte par chute de pression irréversible dans la détente incomplète ; on peut concevoir de réaliser des machines à détente complète. On pourra dire qu’une telle perte est évitable par une machine adéquate ou, plus succinctement, évitable.

Les pertes accessoires annulables par un fonctionnement adéquat de la machine, peuvent l’être de deux manières, soit que l’on rende réversible l’opération qui les provoque (comme dans le cas des pertes essentielles annulables) soit que l’on supprime cette opération (puisqu’elle n’est pas nécessaire a priori).

On peut alors ranger toutes les pertes énergétiques connues dans les quatre (ou plutôt cinq si l’on discrimine les pertes accessoires évitables) catégories ainsi définies.

La combustion, opération fondamentale de l’évolution, est spécifiquement irréversible ; elle comporte donc une perte essentielle inévitable.

Le faux équilibre de la vapeur sursaturée paraît inévitable dans les détentes très rapides. Dans une machine à vapeur à piston, l’évolution motrice ne comporte pas fondamentalement de détente rapide : la perte correspondante est donc une perte accessoire ; elle est annulable (et même effectivement nulle aux vitesses pratiques de fonctionnement) puisque l’on est libre de réaliser la détente aussi lentement que l’on voudra. Si nous considérons au contraire une turbine à action, où l’énergie utilisable se transforme transitoirement en énergie cinétique, l’écoulement très rapide devient un élément fondamental de l’évolution motrice ; il en est de même de la détente très rapide qui l’accompagne, et par conséquent aussi de la production transitoire du faux équilibre, qui paraît être un caractère essentiel et théoriquement inévitable de toute détente très rapide ; dans ce point de vue, la disparition irréversible du faux équilibre entraîne alors une perte essentielle inévitable.

Les machines, y compris le moteur lui-même, sont pratiquement nécessaires pour utiliser commodément le travail produit par l’évolu-