Page:Villey - Le rendement des moteurs thermiques, 1936.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
J. VILLEY.


d’où la perte totale

De la même manière, la perte par les fumées sera

Il est intéressant, pour éclairer la notion de perte énergétique, d’analyser comment la température de la chaudière réagit simultanément sur les pertes au chauffage et par les fumées.

Si l’on élève la température de la chaudière, l’étude du cycle moteur de la vapeur nous fait prévoir une augmentation de son rendement par augmentation de l’écart entre les températures des deux sources thermiques qu’il fait intervenir. Mais ce n’est pas sous ce jour que ce résultat se présente au point de vue du bilan énergétique qui nous occupe actuellement : il s’agit seulement d’examiner quelles opérations irréversibles sont modifiées par ce changement de température.

On constate d’abord que, élever c’est réduire l’écart de température entre le foyer et la chaudière, c’est donc diminuer la perte au chauffage : c’est sous cette forme qu’apparaît le bénéfice énergétique.

Mais, simultanément, on élève la température d’évacuation des gaz brûlés, c’est-à-dire que l’on augmente la perte par les fumées de deux manières à la fois : on augmente en effet simultanément la quantité de chaleur à évacuer par elles et l’écart moyen des températures qui rend cette évacuation irréversible.

La conclusion à tirer de là, c’est que, si nous étions capable de construire des chaudières tenant bien à n’importe quelle température, nous serions amené à choisir la température par la condition qu’elle rende minimum la somme de ces deux pertes essentielles. L’élévation de fait bien croître toujours le rendement de l’évolution motrice cyclique, mais elle diminue simultanément la fraction de la chaleur de combustion que cette évolution cyclique transforme en travail. Ces deux actions inverses conduisent à l’existence d’une température optimum.

Le bilan énergélique sait déterminer cet optimum.