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LE RENDEMENT DES MOTEURS THERMIQUES.

de faire disparaître une perte par irréversibililité plus grande que celle qu’elle introduit elle-même. Par exemple, si l’on utilise les gaz d’échappement d’un moteur à combustion interne pour chauffer la chaudière d’une machine à vapeur auxiliaire, on supprime la grosse perte énergétique qu’est le refroidissement irréversible de ces gaz par l’atmosphère à partir d’une température beaucoup supérieure à On a au total un bénéfice net, égal au travail produit par cette machine à vapeur auxiliaire, parce que la somme des pertes énergétiques que donnent ses propres irréyersibilités est plus petite que la perte ainsi supprimée.



CHAPITRE III.

BILAN ÉNERGÉTIQUE.


11. Bilan énergétique d’une évolution monotherme. — Les considérations exposées au précédent chapitre permettent l’évaluation précise du travail maximum susceptible d’être obtenu, et aussi du travail effectivement obtenu, dans l’évolution monotherme qui est à la base du fonctionnement d’un moteur thermique.

M. Jouguet a montré, dans l’ouvrage auquel se réfère l’avantpropos et dans son cours de l’École nationale supérieure des Mines, comment on établit, sur ces bases, des bilans énergétiques complets où l’on calcule d’une part la variation d’énergie utilisable du système qui subit l’évolution principale (ouverte), d’autre part toutes les pertes telles qu’elles sont définies au paragraphe 6, et par différence la valeur du travail mécanique produit. Cela ne nécessite nullement de déterminer tout le détail des évolutions : il suffit de connaître de façon précise les caractéristiques thermodynamiques (y compris U et S) de l’état initial et de l’état final, dans l’évolution principale, et de définir toutes les opérations irréversibles qui se produisent tant dans l’évolution principale que dans les évolutions cycliques auxiliaires et dans les échanges de chaleur de tous les éléments du système matériel mis enjeu, soit entre eux, soit avec l’atmosphère.

On peut classer ces opérations irréversibles par leurs mécanismes mêmes. Nous en distinguerons cinq :

a. Travail irréversible des forces chimiques ;
b. Travail irréversible des forces de cohésion ;