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J. VILLEY.

final celui qui règne, en un endroit déterminé de l’écoulement. Ce pourra être par exemple à l’endroit où la tuyauterie d’évacuation débouche librement dans l’atmosphère : alors l’équilibre de pression pourra être pratiquement réalisé sans l’équilibre de température. D’autres cas variés d’évolutions incomplètes peuvent être envisagés ; ils ont toujours ce caractère que, l’état final 2 n’étant pas complètement défini a priori, la valeur de peut dépendre des caractères de révolution et, en particulier, des opérations irréversibles qu’elle comporte.

Envisageons par exemple le cas d’une soufflerie aérodynamique. Prenons comme états initial et final de l’air, ceux qui existent dans les sections d’entrée et de sortie, où nous considérons l’énergie cinétique comme pratiquement négligeable. La pression y sera égale à la pression atmosphérique

L’écoulement est adiabatique, et par conséquent isentropique s’il ne comporte pas d’évolutions irréversibles. Les diagrammes des deux évolutions successives localisées dans le convergent, puis dans le divergent sont alors superposés avec retour à l’état initial. On a donc, dans cette hypothèse, le travail produit (ou absorbé) est nul.

La décoordination irréversible d’une partie de l’énergie cinétique modifie l’état de l’air exactement comme le ferait un apport de chaleur équivalent. Elle a donc pour effet, dans le diagramme de Clapeyron de déplacer le point qui représente l’état final, sur l’horizontale dans le sens des (et des ) croissants. L’évolution étant toujours supposée adiabatique, la perte énergétique est égale à , et le travail produit égal à en assimilant l’air à un gaz parfait, nous pourrons écrire


c’est-à-dire qu’il y a un travail absorbé . Ce travail n’est autre que l’intégrale calculée le long de l’isobare il est plus grand que la perte énergétique, que nous pouvons calculer le long de la même isobare sous la forme