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ÉLÉMENTS DE THERMODYNAMIQUE CINÉTIQUE.

résultat en contradiction avec le second principe de la thermodynamique, ou du moins avec l’énoncé formel qu’on lui donne couramment touchant l’impossibilité absolue, quel que soit le système utilisé, de ce que l’on appelle le mouvement perpétuel de seconde espèce.

La première réaction, devant cette constatation, c’est de rejeter l’interprétation indiquée plus haut du couple de Volta, qui voit dans l’énergie du courant débité une simple transformation de l’énergie potentielle d’ionisation. Toutefois, avant d’en tirer cette conclusion, on peut se demander si la difficulté ne réside pas déjà tout entière dans la seule hypothèse de l’ionisation d’origine thermique, capable de transformer de l’énergie cinétique moléculaire, essentiellement décoordonnée et isotrope, en énergie potentielle d’ionisation, récupérable dans la recombinaison d’ions électriques qui sont orientables par des champs de Coulomb.

Sans entrer dans une discussion très délicate, qui dépasserait beaucoup le cadre de la présente étude, on est amené à faire quelques remarques relatives au contenu et à la signification du principe d’évolution.

Il a pour point de départ une affirmation d’ordre purement logique, que les seules lois de notre raison suffisent à nous imposer : La recoordination spontanée de l’énergie cinétique thermique d’une masse notable ne peut pas se produire pratiquement tant que s’appliquent les calculs de probabilité.

Sur cette base, qui est un véritable théorème, s’est édifié le principe, qui le généralise a priori, en affirmant qu’aucun dispositif n’existe capable de produire indirectement ce résultat et de mettre hors de jeu les lois du hasard, en fournissant du travail sans rien consommer d’autre que l’énergie thermique envisagée.

Cette généralisation progressive n’est plus le fait de notre raison, mais le fait de notre expérience ; elle résulte des connaissances que nous avons acquises sur la nature des choses dans notre Univers.

Par exemple, le démon de Maxwell, dont l’intervention mettrait immédiatement en défaut le second principe, n’est pas une impossibilité d’ordre logique. Mais nous savons qu’il n’existe pas d’êtres organisés de cet ordre de dimension.

De même, envisageons l’hypothèse, déjà beaucoup moins choquante, où nous aurions à notre disposition des parois poreuses à perméabilité dissymétrique, comportant par exemple des canaux