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J. VILLEY.

cycle fermé réversible sera représenté par une courbe continue fermée tracée dans le plan de coordonnées cartésiennes

Pour des systèmes matériels plus compliqués, les divers états d’équibre seront définis au moyen d’un nombre plus élevé de paramètres : un cycle fermé réversible sera encore représenté par une courbe continue fermée dans l’espace à dimensions correspondant.


13. Équivalence du travail et de la chaleur. — Le système matériel ayant subi une évolution en cycle fermé, appelons la chaleur totale qu’il a reçue (algébriquement) et le travail total qu’il a reçu des forces extérieures. On constate, dans tous les cas possibles, que et sont toujours de signes opposés et que leurs valeurs absolues sont dans un rapport invariable. C’est ce qu’on exprime par l’équation étant un coefficient positif constant que l’on appelle l’équivalent mécanique de l’unité de quantité de chaleur : sa valeur numérique dépend des unités utilisées tant pour le travail que pour les quantités de chaleur ; elle serait égale à 1 si l’on utilisait, conformément à la conception cinétique, pour unité de chaleur, celle qui correspond à une augmentation d’énergie cinétique moléculaire égale à l’unité de travail.

La signification de cette relation est très simple : le système matériel étant revenu à son état initial, si on lui a fourni au total du travail, il a cédé en contre-partie une quantité de chaleur parfaitement définie. C’est là purement et simplement une extension du principe de la conservation de l’énergie mécanique : cette quantité de chaleur, c’est une quantité d’énergie cinétique moléculaire égale au travail qui a disparu en apparence.

La transformation du travail en chaleur n’est qu’un changement d’échelle au point de vue de la répartition de l’énergie cinétique.


14. Évolutions non fermées. Énergie interne. — Considérons maintenant une évolution non fermée du système materiel, qui le fasse passer d’un état initial A à un état final B différent. Il peut arriver que soit satisfaite la même relation que dans un cycle fermé, c’est-à-dire qu’il y ait exacte compensation entre le travail qu’il a reçu des forces extérieures et la chaleur qu’il a cédée à ce qui l’entoure[1].

  1. C’est ce qui se produit sensiblement dans le martelage du plomb, parce que ce métal a la propriété, d’ailleurs exceptionnelle, de ne pas s’écrouir, c’est-à-dirc que