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ÉLÉMENTS DE THERMODYNAMIQUE CINÉTIQUE.

déterminée. En comparant les accélérations au départ qu’il imprime à divers points matériels, on introduit la notion de coefficients caractéristiques de ces divers points matériels que l’on appelle leurs masses d’inertie, ou plus simplement leurs masses. On les définit comme inversement proportionnelles aux accélérations observées, et l’on prend arbitrairement l’une d’entre elles comme unité. Des expériences faites avec deux balles de plomb identiques, puis avec la balle obtenue en les fondant ensemble, qui subit une accélération au départ moitié moindre, manifestent d’autre part l’addition pure et simple des masses d’inertie qui accompagne l’addition de matière : cette additivité montre que la masse est une propriété intrinsèque de la matière ; elle est invariable, du moins si l’on se contente d’étudier les vitesses très faibles vis-à-vis de la vitesse de la lumière, pour lesquelles la Théorie de la relativité n’introduit que des corrections absolument négligeables.

Deux fils de caoutchouc, identiques et identiquement tendus, exercent deux forces égales. S’ils agissent ensemble sur le même point matériel, on constate qu’ils lui impriment une accélération au départ deux fois plus, grande.

Ces diverses constatations et définitions se résument dans la relation

(1) (1)


Elle se présente ici comme une relation algébrique entre la valeur numérique de la force et la valeur numérique de l’accélération qui sont dirigées sur la même droite. On peut toutefois la considérer aussi comme une relation entre les vecteurs et qui sont portés tous les deux par cette droite commune.

Dans le cas où la trajectoire du point matériel n’est pas rectiligne, il faut évidemment définir la force par sa grandeur et par sa direction c’est-à-dire par un vecteur L’accélération elle aussi est caractérisée par un vecteur, dont la définition généralise, dans l’espace à trois dimensions, la propriété qu’on a notée plus haut dans le cas du mouvement rectiligne. À partir d’un point fixe O, on porte un vecteur équipollent (c’est-à-dire égal et parallèle) à chaque instant à la vitesse actuelle du point matériel M ; l’extrémité de ce vecteur décrit une courbe, appelée hodographe, et sa vitesse est à chaque instant un vecteur bien défini : le vecteur équipollent mené par le point M définit son accélération Dans tous les cas où la force peut être déter-