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tabac, les cigarettes, les allumettes en bois, le papier, les verroteries, les conserves alimentaires de bœuf. Le Coréen a le grand avantage de moindres frais généraux. Il trafique dans la première pièce de sa tanière, sans papier aux murs, sans parquet, pendant ses denrées à des chevilles de bois et des ficelles, sans souci de l’étalage qui les ferait valoir. Le loyer ne le force pas à majorer les prix. Tandis que le Japonais et l’Européen ont à compter avec leurs propriétaires, résidents anciens ou spéculateurs ayant habilement saisi l’occasion d’un bon placement. Les loyers mensuels de 40 piastres (plus de 100 francs) pour une maisonnette, sont rares ! Heureux qui en est assuré par un bail de quelque durée ! De sorte que les prix ont plus que doublé à Chémoulpo.

Une maison française, succursale d’une maison bien connue de Changhaï, vendait là des vins, eaux-de-vie, denrées alimentaires, pharmaceutiques, et était la Providence des Européens adressés par leur destin contraire à Séoul ou à bord d’un croiseur en rade. Elle aurait pu vendre d’autres choses encore : bimbeloterie, article de Paris, tissus de coton, drogues de teinturerie, tous articles très supérieurs chez nous aux contrefaçons allemandes ou japonaises. Mais il aurait fallu apprendre aux fournisseurs de la métropole à consulter le goût et les besoins de la clientèle exotique et surtout, au lieu d’adresser seulement des prospectus, à envoyer des échantillons sans y joindre la facture, et à établir des prix dont l’élévation n’épouvante pas l’acheteur, et ne le rejette pas vers le