Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

élargir de 20 mètres le dépôt des denrées : vers la terre, la section et le dérasement de la pointe extrême du rocher devaient donner une voie montante et une voie descendante, en même temps que les matériaux nécessaires au comblement d’un coin de mer.


La ville de Chémoulpo proprement dite consiste dans les Concessions chinoise, européenne et japonaise. Cette dernière est appelée « Jinsen » ou « Ninsen » par ses occupants ; les Célestes ont baptisé la leur « Jenchouan ». L’ensemble qu’elles forment s’étend du roc du Consulat anglais et de la Douane au promontoire occupé par les maisons de briques des religieuses de Saint-Vincent-de-Paul. Le cube rougeâtre de l’hôtel Daiboutsou, occupé toujours et monopolisé par le Service des Étapes, à côté, les bureaux de la « Nippon Yusen-Kaisha », marquent la démarcation entre le quartier chinois et les quartiers européen et japonais. Les maisons s’étagent en amphithéâtre le long du quai et de deux rues parallèles au rivage jusqu’à une colline assez raide, gravie par des escaliers à paliers fréquents, et dominée par la maison d’un négociant allemand, comme une ville rhénane par son burg. Les constructions chinoises et européennes sont en briques ou en planches horizontales, avec vérandas et colonnes, sur le modèle banal et inesthétique copié dans tout l’Extrême-Orient. Les Nankins, sans souci de l’élégance, ont mis leur façade sur la rue et tournent le dos à la mer. Cela donne une perspective d’arrière-cour mal-