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une bande d’énormes Coréens lancés à l’abordage, plutôt comme des pirates que comme des « facchini » Quelques-uns allèrent apprendre quelle sensation produit un bain. À quelque chose malheur est bon.

Ils ont tous les vices de l’esclave. Ils mettraient en pièces, en se le disputant, un objet dont le convoi leur vaudra 5 ou 10 sen : et leur abêtissement comme leur avidité sont d’un tel degré, qu’à destination, chacun des porteurs présentera triomphalement son morceau pour recevoir sa paie. Vrais figurants du cortège funèbre de « Monsieur Malbrough ». La seule logique capable de pénétrer dans leurs crânes épais a malheureusement pour uniques procédés l’intimidation, la menace et son effet immédiat. Devant cela seulement, leur friponnerie recule. Il serait imprudent de les laisser dans l’incertitude à cet égard, à moins qu’on ne tienne à savoir comment est traité le chien d’un nègre.

Quand on a sauvé de la bagarre sa personne et ses bagages, on suit, pour aller à la ville, un sentier tout aussi encombré. On a, à gauche, un gros rocher signalé par un « bacon » en triangle, dans le jardin du consul anglais, et à droite une plage vaseuse, tour à tour couverte et découverte, dont la crête est bordée d’un amoncellement continu de marchandises déchargées d’une armée de jonques échouées immédiatement auprès. Au moment de mon voyage, la Douane faisait corriger cette situation absolument intolérable depuis l’occupation japonaise. Du côté de la mer, un mur épais et un remblai devaient