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réformiste que poussaient les Japonais, anti-réformiste et anti-étranger, dont il était la chef, un complot extrêmement compliqué, dans lequel il semble bien qu’il ait voulu tromper tous ses alliés.

Tous les mouvements de ce genre en Corée avaient toujours suivi un scénario identique. Les conjurés s’arrangeaient pour se rassembler en grand nombre au Palais, tiraient brusquement leurs armes au signal donné, maîtrisaient, massacraient la garde et cherchaient à s’emparer du sceau de l’État et de la personne du roi, qui généralement réussissait à s’enfuir. Les plus détestés de ses ministres payaient de leur vie pour lui.

Cette fois, les émeutiers agirent simultanément contre la légation du Japon d’où ils chassèrent le ministre, et le Palais Royal.

La reine, déguisée en femme d’un soldat de la garde, et le roi réussirent à se réfugier à la légation de Chine.

Le ministre chinois ramena le roi dans son palais ; l’émeute fut noyée dans le sang des moindres coupables. Les plus compromis se réfugièrent au Japon. Quant à la reine, dont une suivante avait été tuée à sa place, le roi jugea politique de laisser croire à sa mort. La nouvelle en fut insérée à la « Gazette officielle » ; un deuil de cour fut ordonné. On attendit huit mois pour révéler qu’elle avait échappé aux assassins.

Le ministre japonais Hanabusa reparut au bout d’une semaine, appuyé par une escadre et des