Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

présenter au Ministre des affaires étrangères par lui, de lui céder en tout et partout la préséance, de le consulter dans toutes les circonstances et de toujours se conformer à ses avis.

À Washington, le premier étonnement passé, on décida de ne tenir nul compte de ce protocole hérétique. L’ambassadeur coréen fut reçu seul ; l’ambassadeur de Chine ne fut pas convié à la cérémonie et ne fut pas appelé à donner son avis.

Li-Hsi, tancé vertement par Li-Hung-Chang, déclara que son envoyé avait outrepassé ses instructions. Il fallut bien se contenter de cette défaite. Mais quand un ambassadeur coréen fut dépêché de Séoul pour venir en Europe ratifier les traités anglais et allemands, il fut arrêté net à Hong-Kong.

Entre temps, le vice-roi avait revendiqué et exercé effectivement la suzeraineté chinoise sur la péninsule, lors des complots et des révoltes de 1882 et 1884, dont nous allons parler, et en conservant la douane à la Chine dans les ports ouverts de Gensan, Fousan et Chémoulpo, malgré les intrigues japonaises.

La Chine négocie seule l’évacuation du groupe coréen « Port Hamilton » par les Anglais. — En 1885, ce fut la Chine et non la Corée elle-même qui négocia avec l’Angleterre l’évacuation du groupe Nam-hou (Port Hamilton). Et le Japon ne fut en aucune façon mêlé à l’accommodement par lequel l’Angleterre obtint de la Russie la promesse de n’occuper jamais, sous aucun prétexte, aucun point de la Corée.