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accusaient d’humilier la patrie et l’empereur devant les étrangers. Le comte Ito était donc, à la fois, contraint d’attendre une occasion et contraint de trouver bonne celle que le hasard susciterait, quelle qu’elle fût.


§ II. — Droits de la Chine.


Quant aux droits des Chinois sur la Corée, ils résultaient à la fois de la tradition et de l’histoire et n’avaient d’autre défaut que de n’être pas prétendus par le plus fort.

Il est hors de doute que le « Pays du Matin Calme » portait et porte encore l’empreinte chinoise, et profondément. Sans parler même du Confucianisme, qui y est professé, les lois, comme la morale et le système d’éducation de la jeunesse, étaient fondés sur les classiques chinois et notamment sur les Cinq Préceptes de Mengtzeu. L’annexe originale, nullement chinoise, des Huit Fondamentaux de Ki-tza, ne dément pas cette affirmation, puisque la narration coréenne admet que ce père de la patrie vint de Chine, et l’établit mieux encore, en disant qu’il « planta le saule » en Corée, et y apporta les classiques, traits consacrés par l’usage à la vassalité envers la Chine. Ces points seront d’ailleurs développés, dans un des chapitres suivants.

Historiquement, le terrain n’est pas moins ferme et les fondations d’aplomb.