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toutes ses ressources pour réparer les maux de toute sorte qu’elle avait causés et était hors d’état d’introduire une protestation diplomatique qui eût pu le conduire à une action militaire. L’usure de son matériel de guerre contre Saïgo et ses complices le constituait nettement inférieur à la Chine, dont l’amiral Courbet n’avait pas encore anéanti la flotte. Aussi, le ministère mikadonal se borna-t-il à conserver soigneusement intacte la situation acquise en Corée, à réserver l’avenir et à suivre très attentivement le conflit engagé entre la France et la Chine.

Au moment le plus critique, où l’amiral Courbet venait de détruire dans la rivière Min, la flotte chinoise et l’arsenal de Fou-Tchéou, un complot nouveau fut découvert à Séoul. On s’était proposé de faire sauter le roi en minant son palais. Le chef des conjurés, Kim-ok-Kioum, était à la fois le chef des Tong-haks et l’agent des Japonais. Sa fuite au Nippon, où on le recueillit à Kioto, ne laissa subsister aucun doute. Le rôle du Taï-Ouen-Koun, par contre, est resté fort obscur. La conspiration éventée, la populace furieuse assaillit la légation japonaise, en chassa le ministre Hanabusa et le poursuivit toujours battant jusqu’à Chémoulpo.

Mais la flotte chinoise n’existait plus… Une escadre japonaise et un corps de débarquement japonais ramenèrent promptement M. Hanabusa et le réinstallèrent. Aux réclamations du Tsong-li-Yamen, on répondit de Tokyo qu’on ne rappellerait les soldats de Séoul que si la Chine en retirait également les siens.