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droite sur un talus, abritait le roi venu avec ses ministres au-devant des envoyés du Fils du Ciel.

Le Japon ne pouvait que protester platoniquement. Les Chogouns, princes féodaux, n’avaient pas de marine de guerre ; ils ne pouvaient songer à entreprendre une expédition lointaine, après l’exemple donné par l’échec final de Yedeyochi.

À partir de 1832, du reste, l’attention des Japonais dut se porter exclusivement sur leur archipel. L’ouverture de la Chine aux Européens, par les procédés que l’on sait, leur donna à réfléchir. Puis bientôt, quand les vaisseaux américains, anglais et français, eurent contraint le Japon lui-même à recevoir les étrangers et à leur accorder un traitement privilégié, il entrevit que le seul moyen de réaliser toutes ses ambitions en Extrême-Orient, était de s’approprier les institutions militaires et administratives de l’Occident (1854).

Mais au moment où la première mission nipponne le parcourait et l’étudiait, la Corée, à la suite de la persécution des chrétiens par le Taï-Ouen-Koun (1865), fut menacée par une invasion française. Elle se souvint alors du quasi-lien féodal qui avait autrefois existé entre elle et l’empire du Soleil Levant, et demanda secours au Chogoun. Naturellement, aucune réponse ne fut faite. Ce silence pouvait être interprété comme une renonciation.

Aussi, en 1868, quand une ambassade vint informer le Taï-Ouen-Koun, régent du royaume pour son fils Li-Hsi, de la révolution de Meidji, et lui demander