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En 1618, elles recommencèrent avec la venue d’une ambassade coréenne au Japon. En 1623, le Chogoun redemanda le tribut, et malgré la complète subordination de la Corée à la Chine, à dater de 1637 (sous la dynastie mandchoue), les missions coréennes recommencèrent à faire tous les ans une excursion à Tokyo. Les Japonais les défrayaient absolument de toutes leurs dépenses ; en retour, leur orgueil se repaissait des compliments qui leur étaient prodigués.

Mais en même temps que vaniteux, les Japonais sont pauvres et avares. L’entretien des missions coréennes coûtait des sommes exorbitantes. En 1790, les ambassadeurs coréens furent invités à venir seulement à l’île de Tsouchima, au milieu du détroit de Corée, où ils se rencontreraient avec des ambassadeurs du Chogoun. Ceci changeait l’espèce de tribut qu’avait l’air de payer la Corée ; et, de plus en plus, cette formalité prit l’apparence d’un échange de cadeaux et de politesse entre bons voisins, avec une nuance de plus en plus faible de subordination.

Enfin, en 1832, pour la dernière fois, une mission coréenne se rendit au Japon à l’occasion de l’avènement d’un Chogoun auquel elle exprima les félicitations du Roi.

Pendant tout ce temps, la Chine n’avait pas interrompu l’envoi annuel, régulier, d’ambassadeurs qui venaient porter le calendrier, marque officielle de dépendance, les cadeaux de l’Empereur, recevoir les hommages et le tribut du roi de Corée, écouter ses