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tellement saturée de vanité qu’elle pouvait, de bonne foi, prendre le change sur les expédients par lesquels elle « sauvait la face », et n’imaginait pas la possibilité d’un désastre, n’avait pour les Japonais que le dédain de la force consciente d’elle-même, en même temps que des obligations imposées par la loi morale ; d’une aristocratie intellectuelle, pour une caste uniquement militaire ; d’une civilisation originale et irréductible, pour un assemblage disparate d’emprunts de toutes pièces agglomérés au hasard par l’instinct d’imitation. En Chine, on désignait les Japonais par le caractère « Ouhang » qui signifie « brutes » ; on tenait qu’ils ne savent bien que deux choses : donner un coup de sabre et faire « poum », c’est-à-dire employer une arme à feu.

Chez ceux-ci le sang malais n’a jamais cessé de charrier le ferment ancestral de piraterie. En outre, le métissage a exaspéré en eux l’orgueil maladif du nègre. Soif de puissance, de richesses, de revanches, leur ont révélé, dès le premier contact, la supériorité de certaines inventions blanches, et fait commencer la longue série de leurs emprunts. Avant d’en venir au décalque actuel, ils se sont assimilé l’habileté procédurière des Occidentaux, à créer, puis à exploiter un « droit », une « mission historique », à l’abri de laquelle ils ont tranquillement développé leur bosse de l’acquisivité.