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qu’ici toléré que le Japon opérât pour le sien exclusivement.

Si les Puissances attendent, en effet, que, sous le protectorat nippon, la monarchie absolue soit remplacée en Corée par la monarchie tempérée, que le roi, gardien des lois, ne soit plus que leur premier serviteur ; que le mérite et non la faveur et l’argent donne honneurs, dignités et fonctions publiques ; que la puissance des coteries familiales et politiques soit réduite à son minimum inévitable ou même annulée ; que le budget ait trouvé son Colbert et ne soit plus employé qu’à procurer tous les instruments possibles de progrès économique et moral ; et que tout le gouvernement soit réglé par les principes essentiels des civilisations modernes occidentales, le Japon aura aménagé ce pays comme il le désire et y aura trouvé les moyens qui lui manquent encore de créer une puissance militaire et économique suffisante pour évincer les blancs de l’Extrême-Orient et provoquer chez eux de très graves crises industrielles et commerciales.



Quand par les rades Masampho et Nautilus il aura complété la fermeture du détroit de Corée, quand il possédera à sa portée, plus près de Nagasaki et de Sasebo que l’Algérie ne l’est de Marseille et de Toulon, pour y déverser les milliers d’émigrants annuels que son sol ne peut pas nourrir, un pays vierge, le dernier peut-être qu’il y ait au monde, une