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bre 1897, a duré juste un jour. Le ministère Matsoukata l’a prorogée pour éviter un vote de défiance. Mais l’irritation populaire était telle, que le cabinet a dû démissionner et que l’Empereur a ramené au pouvoir le marquis Ito, l’habile pilote dont la guerre sino-japonaise a popularisé le nom en Europe. Il n’est pas absurde de suggérer qu’il aura à résister à des poussées populaires vers la Corée,… à moins qu’il ne soit, comme en 1894, contraint d’y céder.

La Russie attendra, sans rien céder, la terminaison de ses préparatifs, et alors le Japon qui, par point d’honneur, ne reculera peut-être pas, apprendra à ses dépens ce qu’est une guerre.



Et d’autant mieux qu’il alarme ou mécontente tous ses voisins. Ce qui a été divulgué des dessous de l’insurrection des Philippines, où les « soshi » de Tokyo ont encore mis les mains, les dépenses imposées de ce chef à l’Espagne, n’ont pas incliné le gouvernement de Madrid à favoriser les agrandissements des Japonais, et il a fortement augmenté son escadre du Pacifique. Leurs agissements actuels aux îles Sandwich ont dû refroidir les États-Unis.

L’Allemagne est intéressée également, non seulement par le souci de sa politique européenne, à être agréable aux Russes, mais par son commerce sans cesse grandissant en Extrême-Orient, à enrayer autant que possible l’essor des Nippons. Elle a prouvé