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encore agricole, végétarienne, ichtyophage, suffisant à ses besoins essentiels avec les trois récoltes que l’engrais humain fait sortir des terres noires, avec les bambous et les pins de ses bois : mais foncièrement pauvre, et incapable de supporter des surcharges qu’il faudrait lui imposer sur le saké (eau-de-vie de riz), le tabac, les allumettes ou quelque autre objet de consommation courante et, pour elle, de première nécessité.

Il n’est pas non plus démontré que les autres impôts sur les propriétés, le revenu, le timbre, etc., puissent être, sans danger, augmentés au delà d’une limite très voisine du taux actuel.

Le projet de budget voté, à peu près sans changements, par les deux Chambres pour 1897-1898, a été fondé cependant sur une élévation de 40 pour 100 des quotités anciennement perçues. Ce que j’ai vu me permet de douter fort que pareils rendements figurent, avant bien longtemps, en espèces sonnantes ou en billets de banque, dans les caisses publiques de l’empire du Japon.



Toutes ces difficultés sont toutes de premier ordre. Néanmoins le gouvernement japonais ne peut pas reculer devant elles, il faut qu’il conserve sa position en Corée, dût-il, pour s’y maintenir, affronter une guerre contre la Russie, autrement dangereuse pourtant, et il le sait bien, que celle qu’il a si heureusement terminée en mai 1895.