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pour qu’on y construise toute la bâtisse fiscale d’une grande puissance militaire.

Tout d’abord, beaucoup des entreprises industrielles ou commerciales du Japon sont entre les mains des étrangers qui jouissent, en vertu des traités existants, de tarifs douaniers avantageux. Les indigènes ont fait des progrès considérables et tentent la concurrence. Mais le gain de la bataille ne leur appartiendra que quand ils auront trouvé le moyen, par la révision intégrale des traités, d’équilibrer l’avantage que l’abondance des capitaux assure à leurs rivaux. Jusqu’à présent ce nerf de la guerre leur manque, et tant qu’ils n’auront pas le droit d’appliquer à la défense de leurs intérêts économiques les armes que leur législation et leurs mœurs fourniront immédiatement contre les étrangers dès que la juridiction consulaire sera supprimée, le commerce et l’industrie japonaise seront victimes de l’exercice libre et normal de la compétition.

La Nippon Yusen Kaisha (Compagnie japonaise des transports), avec ses lignes d’Australie, des Sandwich ; de Shanghaï ; de Vladivostock ; de Chémoulpo-Tien-tsin-Niouchouang ; de Bombay ; de Marseille-Anvers-Londres ; de Seatle (près de Tacoma, État de Washington) ; peut rivaliser en apparence avec les plus puissantes sociétés françaises ou anglaises. D’autres compagnies, moins importantes, sont également prospères. Mais tous ces transports indigènes ne font même pas la moitié du trafic national avec l’étranger. Les statistiques déjà citées donnent,