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toit, de la femme légitime avec un nombre illimité de concubines qu’elle est toujours obligée de subir et parfois contrainte de procurer.

La famille impériale elle-même, telle qu’elle est énumérée aux premières pages du Japan’s Directory, de Meikklejohn, offre ce spectacle : l’héritier de la couronne est le fils d’une autre femme que l’Impératrice, et l’Empereur, cependant, n’a épousé qu’une seule femme, S. M. Harouko, toujours vivante.

Et d’ailleurs, était-ce bien le moyen de faire sinon aimer, au moins apprécier par les Coréens la culture blanche, que de leur offrir en spécimen, l’ordre de rogner les tuyaux des pipes et les queues de cheveux, de changer leurs chaussures, chapeaux, pantalons, houppelandes, etc., de faire l’exercice à la prussienne ? sans même ajouter les autres actes plus ou moins connus du comte Inouye.

N’eût-il pas été plus digne d’un peuple vraiment civilisé, et aussi plus efficace, de donner dans la concession nipponne de Tchikkokaï, à Séoul, un aperçu tangible des bienfaits de la civilisation en séparant les chaussées des trottoirs, en nivelant les fondrières pestilentielles, en donnant aux rues des sols solides, en employant les balais à les tenir propres, en les éclairant le soir, en comblant les caniveaux où se décomposaient eaux ménagères et débris de toute sorte le long des maisons japonaises comme le long des coréennes ?

Avant de stigmatiser les factions et les coteries chez autrui, l’exploitation par elles des ressources