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de ces lois dont leurs maîtres essayaient de leur « suggérer » l’admiration.

Dès la nouvelle de l’assassinat de la Reine, ils demandèrent à retourner dans leur pays. Après l’acquittement de Hiroshima, ils s’évadèrent de la pension où on les avait littéralement internés. Ils demandèrent une audience à leur ambassadeur. Malgré les objurgations que celui-ci ne pouvait éviter de leur infliger, et très sévèrement, ils persistèrent à vouloir leur rapatriement. Et malgré toute son affection, le comte Inouye fut obligé de les laisser partir. Il n’est pas impossible qu’ils soient tous rentrés, sains et saufs, dans leurs familles.



Persistance des troubles en Corée. — Leur retour ne contribua pas à rétablir le calme dans la malheureuse Corée.

On put mesurer immédiatement quelle place tenait la Reine assassinée, et discerner son véritable rôle, caché, de son vivant, par les mille éléments contradictoires d’appréciation qui se dégagent d’une personnalité combative.

Le pays fut bouleversé par le déchaînement forcené de toutes les haines et de toutes les convoitises qu’elle réussissait presque toujours à amortir ou à équilibrer l’une par l’autre. Seule, elle concevait, même en admettant pour fondés ses cruautés et son aveugle favoritisme envers sa famille, la politique