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faite pour établir la vérité tout entière sur l’assassinat de la reine de Corée.

Le Jiji Shimpo alla plus loin. Il déclara que le public avait le droit de soupçonner très fortement que quelques résidents japonais de Séoul étaient plus ou moins compromis dans cette affaire, et qu’ils appartenaient à cette haïssable secte des « soshi », qui ne regarde pas comme un crime d’assassiner certains hommes politiques pour procurer le bien de l’État. Il ajoutait que quelques-uns de ces bandits étaient déjà en prison à Séoul pour avoir tenté d’assassiner le ministre Pak ; que, malgré les précautions prises contre leur secte, un certain nombre de leurs pareils avaient pu passer en Corée. Il concluait en demandant leur punition et en disant que rien ne pourrait faire plus de mal au Japon que l’impunité laissée à ces misérables, car elle fournirait aux puissances étrangères un argument pour révoquer en doute la civilisation du Japon.

Quelques jours plus tard, le Nichi-Nichi déchira les derniers voiles et déclara que non seulement une bande de soshi avait fait le coup, mais que cette bande avait eu pour complices : le Taï-ouen-koun d’abord, et plusieurs fonctionnaires japonais, tant civils que militaires, entre autres le ministre vicomte Mioura Goro.

Unanimement alors, la presse nippone tonna contre ces hommes qui souillaient la gloire de leur pays à la face du monde, et réclama avec la dernière insistance leur châtiment.