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et déclaraient que les troupes japonaise l’évacuèrent aussitôt que l’ordre y fut rétabli.

Édit de l’Empereur du Japon. — Le 18 octobre, la Gazette officielle de l’Empire du Japon publia l’ordonnance impériale suivante :

« Nous, jugeant qu’il y a nécessité urgente, et agissant après avis de notre Conseil Privé et conformément aux stipulations de l’article VIII de la Constitution Impériale, défendons par le présent édit que, à l’exception des fonctionnaires civils et militaires ou des personnes munies d’instruction par les chefs des Départements ministériels, aucun sujet japonais se rende en Corée sans avoir obtenu la permission du gouverneur local dans le district duquel il réside. »

Ce texte donne lieu à plusieurs observations. Il crie « au feu ! » trop tôt et trop tard. Il sous-entend que les émigrants japonais pour la Corée auraient mérité une étroite surveillance et accuse la responsabilité de l’administration japonaise, qui ne l’avait pas exercée. Il vise, sans les nommer, les « soshi », cette variété japonaise de l’anarchiste, dont la malfaisance n’avait pourtant rien de mystérieux, puisqu’après la ratification du traité de Chimonoseki, tous les Ministres se faisaient garder à vue pour éviter d’être assassinés par eux. Et il semble se hâter de décliner toute responsabilité, pour le cas où l’enquête viendrait à démontrer qu’ils s’étaient rendus coupables de l’abominable guet-apens qui avait rendu au Japon le service de supprimer la Reine, son plus dangereux ennemi en Corée.