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n’osaient pas se donner libre carrière par crainte du dédain du ministre japonais, vicomte Mioura Goro !

Et pendant que ces bagatelles distrayaient les observateurs, d’autres intrigues, d’une portée immédiate et d’un danger immense, étaient ourdies, comme on prépare une pièce pendant l’entr’acte ou la parade.


Pour les besoins de sa politique, la Reine avait fait, sous la signature du Ministre de la Maison du Roi, remettre en vigueur l’ancien système de distinction des rangs personnels et des classes sociales.

De plus, le Roi, à l’instigation de sa femme, tançait durement ses ministres quand ils se permettaient de faire opposition à une promotion de dignitaire, proposée par la Cour. Celle-ci avait lieu alors malgré eux.

La Reine, tout récemment, avait promu un fonctionnaire incapable qui avait rang de han-nin, de la Maison du Roi à la direction d’un bureau. Cette nomination impliquait l’élévation à la classe des Chokou-nin, la plus haute du fonctionnarisme. Malgré les remontrances du ministère à cet acte, contraire à tous les précédents et à toutes les règles, le décret avait été publié par la Gazette officielle.

Mais, sous les yeux d’un ennemi qui ne dormait jamais et gardait la faction béate, mais terriblement menaçante, de Raminagrobis devant le trou d’une souris, ces pratiques étaient de lourdes fautes. Il lui était bien facile de soulever contre chaque favorisé une centaine de mécontents.