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Le Taï-ouen-koun fut déclaré complice de l’attentat et condamné à l’internement dans son palais.

Li-Shoun-yoo et deux complices furent condamnés à l’exil à vie ; 5 à mort ; 17 à l’emprisonnement pour des durées différentes.

Pendant le procès, le vieux Taïn-ouen-koun, abandonnant son palais, avait vécu dans un taudis près du bouge odieux où l’on martyrisait son petit-fils. Il lui envoyait de la nourriture qu’on ne laissait pas lui arriver. Il avait cherché à faire délivrer, puis à rejoindre cet enfant pour lequel son cœur de fer s’est attendri comme un cœur d’homme. La police l’en a, paraît-il, empêché sabre au clair, et l’a bloqué rigoureusement dans son palais.

Les cinq condamnés à mort ont été étranglés dans la nuit du 14 au 15 ; la peine de Li fut commuée en dix ans d’exil dans l’île de Kyo-do, puis dans la province de Chong-chong-do.

Les bruits les plus sinistres circulèrent pendant tout un mois, comme les vibrations d’un glas.

— Le prisonnier languissait dans un cachot étroit, fétide, sans air et sans lumière, pour ainsi dire. — La Reine avait envoyé des sicaires pour l’assassiner dans cette gaine de pierre. — Il ne communiquait avec le monde qu’en recevant ses aliments par un guichet étroit, seule ouverture de sa tombe anticipée. — Sa santé déclinait. — Il était tombé malade. — Il était à peine probable qu’il fût encore vivant, etc. Puis