Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.

se relève et boit le vase d’eau, la coupe de la faveur divine.

Les Tong-haks-ou-to croient que les moindres griffonnages du père de leur foi sont des amulettes qui rendent invincible, invulnérable, etc. Les soldats japonais en ont pourtant tué un certain nombre…

Le peuple est persuadé, d’autant plus solidement qu’il n’en existe aucune preuve, que les initiés peuvent sauter par-dessus une maison, la faire disparaître à volonté, s’évanouir dans l’air devant un ennemi, bondir d’une colline à une autre, transformer instantanément une bourse vide en bourse pleine, etc. Pareilles sornettes ont d’ailleurs cours au Japon, en Chine,… et ailleurs.

Les souffrances de la population coréenne la firent accourir en foule auprès des nouveaux apôtres.

Au printemps de 1893, les Tong-haks-ou-to étaient déjà assez forts pour traiter de puissance à puissance avec le roi de la Corée.

Une députation de cinquante d’entre eux vint à Séoul, et sur le refus du roi de lui donner audience, étala ses remontrances sur une grande table recouverte d’un tapis rouge, juste en face de la porte principale du Palais Neuf.

Le monarque vaincu la reçut alors. Elle venait réclamer que Choï-Cheï-Chou fût proclamé innocent ; qu’on autorisât l’érection d’un monument en son honneur, qu’on rapportât la mise au ban de sa religion, et que celle-ci fût dotée des mêmes privilèges que le catholicisme.