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Il fit rapidement beaucoup de prosélytes dans sa province et dans celles de Choun-chong et de Tchéoul-la qui l’avoisinent. Ceux-ci prirent le nom de Tong-hak-ou-to, les Adeptes du Savoir Oriental. Mais en 1865, lors de la persécution contre les catholiques, accusé de partager leur foi, Cho-Chei-Chou fut décapité à Taï-kou (capitale du Kyeng-sang), et sa religion mise au ban du royaume.

L’erreur dont il fut victime est explicable.

Les Tong-haks-outo ou plus simplement Tong-haks sont monothéistes. Ils donnent à Dieu le même nom que les catholiques coréens : Choun-chou. Leur prière typique commence par son nom : Si Choun-chou, etc. Ils repoussent le dogme bouddhique de la transmigration des âmes et n’adorent aucune image ; mais, si les confucianistes et les taoïstes ne croient pas à la vie future, les tongs-haks se bornent à en douter.

L’initiation d’un catéchumène est très simple : Il comparaît devant un maître des cérémonies. Sur une table très basse figurent deux flambeaux allumés, du poisson, du pain et du vin sucré, fournis par le récipiendaire. Son parrain et lui répètent vingt-quatre fois ensemble la prière : Si Choun-Chou, etc., se prosternent devant les flambeaux, se relèvent et mangent les vivres servis.

Pour célébrer ensuite son culte, le Tong-hak-ou-to place, à la nuit tombée, un vase d’eau pure sur un autel fait d’un bloc de pierre tendre fixé par du ciment et enduit d’argile rouge. Il se prosterne le front sur la pierre en récitant : Si Choun-Chou, etc.,