II
LE COMTE INOUYE
e diplomate était à Séoul quand j’y arrivai, au mois
de mars 1895, et grâce aux fonctions de correspondant
militaire que je venais de remplir auprès
de l’armée japonaise, j’obtins sans difficulté une
audience, au cours de laquelle il m’exposa lui-même,
en anglais qu’il parle parfaitement, la politique qu’il
suivait et les résultats déjà obtenus.
Ami d’enfance et émule du comte Ito dont il avait partagé les périls comme samouraï du daïmio de Nagato, et le voyage aventureux en Angleterre, l’un des auteurs de la révolution de 1867 (Meidji) et de l’introduction des mœurs européennes au Japon, ayant été plusieurs fois ministre, une fois même président du Conseil, il était renommé pour le premier homme d’État de son pays après le comte Ito.
Petit, avec des membres grêles, surmontés d’une grosse tête hérissée de cheveux raides sur un crâne en dôme, comme si le cervelet avait été rabattu sur le