Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/226

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapprochés des vaisseaux de guerre de leur pays, Chémoulpo et Fousan. Cette dernière ville, notamment, était considérée par eux comme japonaise. La partie qu’ils en occupent borde la mer, à droite et à gauche d’une butte qui, avec ses cryptomerias déjetés, jaunes, rouges et violacés, ses lanternes de pierre et ses maisonnettes, semble détachée d’un kakemono. La ville coréenne, au contraire, boude, maussade, fétide, à un demi-kilomètre de la mer, dans un pli de terrain où, à l’abri d’une dune, elle rase ses lamentables chaumières, confondues, comme un lièvre en forme, avec le sol environnant.

Depuis 1443, les Japonais ont occupé une concession à Kou-Kouan, un peu au nord de l’agglomération actuelle.

Le mandarin de Tongnaï (la ville coréenne), et le daïmio de Tsouchima avaient signé alors une convention stipulant, de la part du Japon, le paiement d’une rente de 50 piastres.

Après l’invasion de Yedeyoshi ou Taïkosama (1592-98), une colonie de 300 hommes resta là cantonnée dans un fort. C’était le seul groupe japonais qui vécût en dehors de son archipel. Cette situation persista jusqu’en 1876, date à laquelle, par l’ouverture du port aux étrangers, la Corée effaça le droit qu’elle avait laissé acquérir sur lui par prescription.

Néanmoins, les Japonais, tenaces et astucieux, en retinrent l’essentiel, car Fousan, soustrait à l’autorité indigène, est administré par leur consul et par un conseil municipal qu’ils élisent. Cela ressemble