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existât une classe moyenne malgré l’existence des ghildes de marchands. Celles-ci comptaient à peine autant de membres que l’aristocratie des « yang-ban ». De plus, l’immense majorité ne faisait que vendre avec un profit variable. L’infime minorité seule produisait, et cette dernière fonction, comme l’agriculture, était paralysée par une routine séculaire qui avait depuis longtemps oblitéré le sens du mieux, sans lequel l’industrie ne saurait prospérer.

Les laveries d’or en étaient encore aux procédés du moyen âge ; dans les quelques mines des Montagnes de Diamants où l’on broyait le quartz, on diluait le pulvérin à l’aide de filets d’eau au lieu de pratiquer l’amalgame.

L’industrie du bois occupait très peu de charpentiers et de menuisiers : ceux-ci n’étaient employés qu’à l’édification des yamen, des palais ou des temples. C’est dire qu’ils travaillaient rarement de leur état. Les meubles, faits de minces planches incrustées de caractères ou de motifs banals en cuivre ou en nacre, reproduisaient tous trois ou quatre types invariables. Tout en ne dépassant jamais 300 francs de notre monnaie, ils étaient un article de grand luxe et n’alimentaient pas une fabrication régulière et courante.

Seules les poteries de ménage en laiton et en fonte, universellement employées, étaient fabriquées et vendues dans toutes les grandes villes. Elles étaient produites dans de petits ateliers, très nombreux, peu importants, et par suite ne pouvaient pas créer à