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bien exposé, à fauciller des broussailles pour la fournaise de leurs chaumines, et à chanter, en couplets alternés avec un voisin, des airs souvent charmants, transmis tels quels depuis des temps très lointains. Cet art est figé comme celui du bois, de la pierre et des métaux : les années seules touchent aux monuments qui en subsistent… pour les détruire.


L’emplacement de leurs rizières, le système de leurs irrigations est resté également tel que Ki-Tza l’a connu. Ce pays, qui imprimait déjà avec des caractères mobiles en 1347, a été frappé comme la Chine d’un subit arrêt de croissance… La cause en doit être cherchée dans le mandarinat et la mortelle ankylose qu’il inflige aux peuples qu’il gouverne.

Du roi au dernier mandarin, toute la Corée officielle pesait sur le pauvre paysan et c’était, tous les ans, la même lutte de finesse entre les deux adversaires, l’un pour extorquer l’impôt, l’autre pour s’y soustraire.

De là, les révoltes annuelles plus ou moins graves, et le malaise général et continu signalé au début de ce livre et qui prédisposait les esprits à subir les entraînements des agitateurs et à tout attendre d’un bouleversement. De là surtout, une stérilisation de toutes les forces productives, telle que personne ne pouvait amasser, avec une fortune sérieuse, les éléments d’entreprises étendues et fécondes, ni les fonctionnaires, ni les particuliers, ni le roi lui-même.

Industries pratiquées. — On ne saurait dire qu’il