Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/213

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quand le parvenu ne prenait pas la place d’un fils de Metellus.

D’ailleurs, dans ce cas même, le fisc n’était pas lésé, puisqu’il avait été créé des « ghildes » de pauvres pour subvenir tant aux frais du voyage des candidats à Séoul qu’à ceux de la collation du grade, faite à beaux deniers comptants, d’après un tarif connu de tout le monde.

Les candidats se réunissaient sur la grande plaine nue décrite entre l’enceinte du Palais Neuf et la base du Pouk-Han. Dans l’un des yamen, ils composaient un développement sur une sentence de Confucius qui prouvait à la fois leur talent de calligraphe et la fertilité de leur imagination.

Ceux qui étaient reçus avaient encore à subir un interrogatoire du Roi, qui ne manquait jamais à ces cérémonies. Victorieux de cette seconde épreuve, ils étaient emmenés dans un autre yamen ; des camarades leur barbouillaient d’encre la figure et les habits ; les juges du concours les enduisaient de savon gras ; ou leur défonçait les chapeaux ; on leur endossait les habits à l’envers, et on les ramenait au Roi auquel ils prêtaient serment. Après quoi, lavé et rhabillé, l’heureux candidat était conduit processionnellement visiter ses amis et recevoir leurs compliments.

Désormais il appartenait à l’ordre des nyang-pan ou yang-ban (les deux ordres, le civil et le militaire), et pouvait, selon ses aptitudes spéciales, embrasser la carrière civile ou la carrière militaire.