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La nomenclature de leurs efforts est une série de piteux échecs, honteux pour la population dont ils accusent la paresse invétérée et l’inintelligente routine.

D’une magnanerie créée dans le Palais décrit plus haut, il ne resta bien vite que les mûriers ; une fabrique d’allumettes, une verrerie, un arsenal, une poudrerie, durent être fermés, à peine mis en exploitation. Un service des Postes, dont les timbres sont introuvables, disparut presque aussitôt avec son créateur, tué dans une émeute. Un Américain vendit au gouvernement des bateaux pour faire le cabotage dans l’archipel de la mer Jaune : l’entreprise échoua. Un autre inspira au Roi la création d’une ferme modèle pour la culture des céréales ; autre faillite. Seule, une école de type étranger, subventionnée et protégée par le Roi, a survécu, bien qu’elle ait compté rarement plus de 30 élèves.

L’un après l’autre, les étrangers tombaient du haut de leurs ambitions. Désenchantés par l’indifférence et l’atonie de leurs pupilles, ils réclamaient les arrérages plus ou moins gros de leurs appointements et partaient, en faisant plus ou moins fort claquer la porte.

Seuls MM. Greathouse et Legendre sont restés plusieurs années, ont assisté à la tourmente sino-japonaise et sont encore en fonctions. Pourtant, au mois de mars 1893, le second avait fait liquider sa solde et était rentré au Japon, au moment où j’arrivais en Corée…