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funestée. Mais, comme Belzébuth, Taï-Chang-Koun vagabonde. D’année en année il se déplace, et la zone céleste où il émigre est immédiatement funestée. Pendant toute cette année, Yeul Mi, ce Diable résidait dans la zone Est. Pour rien au monde, un Coréen n’aurait entrepris quelque chose où l’idée d’Est fût intéressée.

L’almanach contient en marge des explications des conseils pour chaque jour du mois, le tout en idéogrammes chinois extrêmement compliqués. Seuls, les devins géomanciens, sorciers, médecins, sont capables de les expliquer. Tous les actes que l’on peut tenter avec chance de succès, et les jours où on ne risque pas trop à le faire, sont énumérés dans une espèce de liste.

Le jour de l’an est le plus favorable de tous les jours de l’année. La veille ou le lendemain le sont beaucoup moins ; mais, ce jour-là, un Coréen sait qu’il peut entreprendre n’importe quoi, et qu’il a des chances pour que la fortune lui sourie.


On peut imaginer la surexcitation cérébrale entretenue chez un Européen par le défilé ininterrompu des scènes si originales et si variées que peut offrir, à chaque pas, un milieu semblable, où les plus étranges contrastes se coudoient ou se heurtent, sans jamais laisser plus de quelques heures une impression absorber les autres.

Dans un coin de la ville de Séoul, tous les jours, les clairons du poste du Consulat américain saluaient