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pour renforcer ou former un corps expéditionnaire. (Ils ont servi contre les Tong-Haks.)

Un ministère spécial, dont est titulaire le chef d’une des plus vieilles familles nobles de Corée, installé dans un des grands yamen de l’avenue du Palais, gouverne toute la ghilde au moyen de « provinciaux » de qui dépendent tous les ambulants de leur circonscription.

La plus étroite assistance mutuelle achève de montrer en ces ghildes de véritables « clans » féodaux. Elles ont d’ailleurs un chapeau spécial, et leurs réunions corporatives sont généralement tenues hors des villes dans des camps de tentes.


D’autres associations ou « Kyei » pourvoient à d’autres besoins. Leur trait général est de réunir des cotisations, de les prêter à un intérêt qui varie de 20 à 30 pour 100 pour dix mois, et parfois atteint un dixième de la somme formée par le capital et l’intérêt calculé à 20 pour 100. Avec le produit de cette spéculation, on constitue une tirelire. Tantôt on égalise absolument les chances, et alors, un membre qui a gagné le lot unique est exclu des tirages futurs, tout en payant sa quote-part, jusqu’à ce que tous ses collègues aient gagné à leur tour. Tantôt on handicape les concurrents, en donnant à l’un 1 000, à l’autre 100 chances, etc. Quelques « Kyei » sont purement amicales, leur objet étant assistance aux mariages funérailles, etc. D’autres aident leurs membres à acheter à l’entrée de l’hiver les légumes dont les