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chées, papier, chapeaux, riz, meubles, outils de fer, batterie de cuisine en fer, batterie de cuisine en cuivre, etc. Ces corps n’exercent pas la tyrannie et l’action stérilisante de nos anciennes corporations, maîtrises et jurandes, enfantées d’ailleurs pour répondre à des besoins inconnus ici. N’importe qui peut, en théorie, ouvrir boutique ; mais, au bout de quelques jours, il faut justifier de son affiliation à la ghilde de l’objet qu’on vend ou renoncer à vendre. Dans la pratique donc, la liberté du commerce et de la concurrence est restreinte ; mais le nombre des bénéficiants n’est pas limité.

Chaque corporation élit un « yong in », ou « mayeur », qui se tient en permanence dans un des grands « yamen » signalés dans l’avenue du Palais Neuf, et loués par le Roi pour cet usage expressément.

C’est ce « yong in » qui, après vote favorable des membres, reçoit du nouvel associé 20 piastres pour son droit d’entrée, et lui délivre un diplôme scellé du sceau de la « ghilde », qui lui donne toute latitude de s’établir et de commercer.

Chacune des ghildes paie par son mayeur, et sur le fonds social, des impôts à la couronne. Elles sont d’ailleurs animées du meilleur esprit. Elles ont fait élever, il y a cinquante ans, près de la Grosse Cloche, un petit temple à Kouang-Tei, au moment où une grande dame faisait restaurer et agrandir celui du même dieu à Poung-Myo, près de la Porte Est. En 1894, elles ont donné une splendide bannière de soie