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Il dut s’expatrier à la suite d’aventures analogues au type connu de toutes les épreuves subies par les Sages orientaux.

Il crut son devoir de faire des remontrances au dernier Empereur de la dynastie Chou, tyran lascif et sanguinaire, et, pour éviter sa vengeance, dut contrefaire la folie.

Dans la suite, un usurpateur, Mou-Ouang, souleva la population et réduisit le tyran à mourir comme Sardanapale. Possesseur du trône, Mou-Ouang sachant que Cha-So-Yo connaissait, avec les Neuf Grandes Lois, le secret du meilleur gouvernement, se rendit auprès de lui, pour les apprendre de sa bouche. Il n’obtint qu’un refus. Mais Cha-So-Yo prouva qu’il était un sage en se ménageant le moyen de s’éloigner. Il demanda et obtint la permission de partir, à la recherche d’un royaume, vers les régions où le soleil se lève, et reçut le titre féodal de Ki (vicomte suivant les uns, comte ou duc suivant d’autres), qui le rattachait à la Chine.

La tradition veut qu’il ait emmené 55 000 compagnons, médecins, maîtres scientifiques, mécaniciens, marchands, devins et magiciens. En outre, dans cette émigration qui nous fait penser moins à la conquête normande de l’Angleterre, qu’à l’expédition d’Égypte, Cha-So-Yo emporta les livres des Odes, de l’Histoire, des Rites et de la Musique.


Confucius avait dit : « Il est doux de vivre parmi les Neuf Nations Barbares ». Cependant, Cha-So-Yo