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habitait hors ville, le long du rempart, près de la Petite Porte Est. Clientèle élégante, féminine entièrement, qu’elle faisait sourire plutôt que pleurer et qu’elle intéressait assez pour que personne ne songeât à cacher des traits en général jolis et d’expression très douce, aux regards d’un blanc. Une pile notable de plats et de friandises, une sébile pleine de piécettes d’argent, complétaient la démonstration. L’autre épouvantait son monde de pauvresses, qui pleuraient et sanglotaient lamentablement, les mains chargées de soucoupes de riz, trop petites, sans doute, pour apitoyer le destin… Elle opérait juste à la Porte du Cercle Diplomatique et Consulaire.

Peu de chrétiens, fort peu ; 22 000, paraît-il, pour une population évaluée à 10 millions et demi par le gouvernement, de 16 à 18 millions par M. Varat, et à 7 millions par les mandarins chinois.

Le nombre des hommes excède, suivant la dernière source, de plus de 200 000 le nombre des femmes. Les droits et les devoirs de l’un et de l’autre sexe portent encore l’empreinte, mais bien effacée, de la législation édictée par le fameux Ki-Tza, les Huit Fondamentaux.


Ki-Tsa. — Les Huit Lois Fondamentales.


Ce personnage, vénéré des Coréens comme le fondateur de leur État, est né en Chine, sous le gouvernement de la dynastie Chou, et portait dans son pays le nom de Cha-So-Yo.