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Elle expose dogmatiquement des faits indiscutés, inexpliqués, nous laissant à chaque ligne en présence de mots de sens inconnu, désignant des idées générales, des abstractions qui rappellent à la fois nos entités métaphysiques, les « Universaux » et les « Formes Substantielles » du moyen âge.

Ces mystères sont probablement expliqués par les bonzes, aux futurs lettrés. Mais ceux-là, ennemis fanatiques des blancs, à cause des missionnaires, sont les dernières personnes desquelles un Européen puisse espérer obtenir des éclaircissements. Quant aux lettrés, ils gardent devant ces questions le silence hermétique du jaune sur tout ce qu’il regarde comme un moyen de défense contre nous.

Le Manuel admet une distinction entre l’homme et le reste de la nature. Mais sans aucune conception, même vague, de nature naturante et de nature naturée. C’est nous qui sommes tentés de les extraire arbitrairement de ce fouillis, en leur appliquant les procédés engendrés par nos besoins de conscience et de cerveau.

On n’y trouve pas la conception des trois mondes, physique, psychique, divin, ni celle du ternaire, etc. On voit qu’il y a loin de l’ésotérisme coréen à l’adeptat de l’antiquité hindoue ou méditerranéenne. Il est d’ailleurs impossible d’infliger aux lecteurs le détail de tout ce fatras.