Page:Villetard de Laguérie - La Corée, indépendante, russe, ou japonaise.djvu/159

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à qui ne saurait pas tracer et interpréter les idéogrammes, moins compliqués et moins nombreux que ceux de la langue chinoise, mais leurs équivalents comme rôle d’ensemble. Leurs combinaisons figurent des idées générales, représentant la religion, la philosophie, l’histoire, les préceptes qui règlent l’existence familiale et nationale des Coréens. Leur sens ne peut être précisé que par l’explication de leur origine, qui comporte nécessairement des développements encyclopédiques. De sorte que les écoliers apprennent à la fois la lecture et l’écriture, la forme et le sens très compliqués des lettres, les mots et les choses. Ces nations leur sont aussi indispensables que l’air et les aliments. Aussi les écoles pullulent littéralement. Vous aurez seulement l’embarras du choix. Allez dans n’importe quelle rue avec votre interprète, et le premier passant venu vous conduira à celle qui s’y trouve. »

Je remerciai, et un beau matin, me mis en campagne. Dans une des grandes rues, non loin de la Grosse Cloche, après avoir franchi des obstacles variés, dont le moins désagréable était une ornière profonde pleine d’un liquide des plus suspects, et suivi une série de venelles tordues et retordues qui donnait l’illusion d’une promenade dans les sinuosités d’un ivoire chinois, nous entrâmes, en poussant une porte à deux battants disloqués, dans une chambre d’où sortait un bourdonnement monotone que nous entendions déjà depuis quelques minutes.

Une douzaine d’enfants, ni plus ni moins sales que