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grands dignitaires. Tous les vantaux sont enlevés dans ces circonstances. Alors, l’immense salle, haute et sombre déjà, approfondie par l’ombre portée du premier toit, doit compléter, avec cette foule, cette cour solennelle, un cadre vraiment majestueux pour le trône royal.

C’est également là que le roi donne audience aux représentants diplomatiques étrangers et, quand il n’est pas malade, aux rares Européens qui visitent Séoul. Malheureusement, depuis le 22 juillet 1894, nuit de l’intrusion des Japonais chez lui, Li-Hsi était atteint d’une maladie que le ministre japonais avait seul le pouvoir de guérir momentanément, quand il avait quelque conseil amical à suggérer. Ce fâcheux contretemps m’a empêché d’être honoré par lui d’une audience.

L’étage supérieur, inhabité, est fermé des mêmes vantaux, moins larges, surmontés d’un grand cartouche orné de très beaux idéogrammes. Le toit inférieur ne s’éloigne pas de certains types méridionaux européens ; le supérieur est coupé en angles selon le pur style chinois.

On traverse à gauche une cour bordée de bâtiments officiels, élevés sur des estrades en pierre de taille, ornés de panneaux incrustés de cuivre, fermés de claires-voies et tringles de cuivre fixées dans des bâtons verts à filets rouges. Ce sont des bureaux provisoires pour les attachés des ministres, des salons d’attente ou de réception pour ceux-ci. Ils sont bien entretenus, si l’on n’a pas choisi exprès celui dans