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heurte à des institutions ou à des monuments nés de l’engoûment d’un prince ou d’un grand pour tel ou tel paysage, même pour un arbre, une pièce d’eau, une source, voire pour une simple pierre.

Pour gagner le commissariat de France, en venant de Chémoulpo, il faut traverser toute la ville. Les excursions subséquentes ne font que documenter et compléter l’impression première.

La croisée de Séoul. — Bien qu’à Séoul l’empreinte de la civilisation chinoise soit visible partout, dans l’ensemble la ville n’est pas géométriquement percée, comme ChinChow, Yen-Ching, Wei-baï-weï ou Ping-Yang, de quatre rues divergeant d’un édifice exactement central vers quatre portes aux points cardinaux. Tel a dû être le tracé primitif, mais l’incurie coréenne a depuis longtemps laissé effacer les alignements, surtout dans les secteurs sud et est. Il ne reste des grandes démarcations des quatre blocs, qu’une vaste avenue allant de la porte de Mapou au centre de la ville où elle dépasse de quelques mètres l’avenue semblable, perpendiculaire, qui relie le Palais Neuf au Temple des Ancêtres, dépôt d’une partie des tablettes funéraires des anciens rois.

La Grosse Cloche. — Au point de jonction, à la place de quelque yamen entouré de mâts mandarins, ajouré d’ouvertures figurant des caractères, élégant sous sa toiture de grosses tuiles tourmentées, à cornières troussées et à arêtes chargées d’animaux fantastiques, un carré long de poutrelles peintes, en clairevoie, pas même isolé, mais simplement accoté contre