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CHAPITRE V

LA VIE AU JAPON

I

Les paniers à porteurs. — Les maisons de papier. — Les incendies. — Villes et faubourgs. — Les eaux minérales. — Les hommes de poste. — Les villages. — Jardins aériens.

Entrons dans une grande ville japonaise. Ce qui nous y frappe tout d’abord, c’est le mouvement, l’animation, la gaieté. Mais ce mouvement est fort différent de celui auquel nous sommes habitués dans nos villes d’Europe, Il y manque le bruit des voitures. Jusqu’à ces dernières années, les Japonais ne semblaient pas même soupçonner qu’il fût possible à des hommes de se faire traîner dans des véhicules quelconques, et les gens qui ne voulaient pas aller à pied ou à cheval n’avaient d’autre ressource que de se faire porter dans des espèces de paniers accrochés à une longue perche dont les deux extrémités reposaient sur les épaules des porteurs. Ces singuliers palanquins sont de deux espèces. L’un, appelé norimon, est une grande caisse en bois laqué où l’on peut, au dire de M. Humbert, s’accroupir assez commodément.

La boîte est fermée par deux portières à châssis. Cette lourde machine réclame quatre porteurs, pour peu que la course soit un peu longue. C’est le véhicule des hautes classes de la société. Les petites gens se contentent du cango, légère litière de bambou ouverte sur les côtés, qui n’exige pas plus