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QUELQUES MOTS SUR L’HISTOIRE DU JAPON.

et le shogoun démissionnaire se mit à leur tête, ce qui nous semble assez peu logique. L’événement montra l’habileté du plan des révoltés. La masse de la nation, étrangère à ces débats, et nullement hostile aux étrangers, prit fait et cause pour les conspirateurs, parce qu’ils invoquaient le nom toujours respecté, toujours vénéré du mikado. Le sang coula dans tout le Niphon et dans le sud d’Yéso, mais les partisans des Takoungawa furent presque partout battus.

Cependant, après une bataille qu’ils étaient parvenus à gagner et qui semblait rendre à leur cause des chances de succès, les modérés des deux partis intervinrent et conclurent un arrangement. On offrit à Stotsbachi de reprendre ses fonctions ; il s’y refusa. On élut alors à sa place un enfant de six ans ; mais son père refusa pour lui l’honneur périlleux qu’on lui conférait. Alors le mikado prononça la suppression définitive du shogounat, et fit quelques jours plus tard son entrée solennelle dans Yédo (12 novembre 1868). La révolution était accomplie.