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LE PAYS.

liberté. La plupart des maisons de thé qui sont établies le long d’un cours d’eau ont un vivier auquel on recourt à l’arrivée de voyageurs à jeun.

Les baleines et les requins dont on peut s’emparer sont vendus aux marchands de comestibles des grandes villes, et trouvent, à ce que dit M. Humbert, de nombreux amateurs. Ce sont là des régals inconnus aux gourmets européens. Les crustacés abondent dans les rochers dont les côtes sont hérissées, et les Japonais font une grande consommation de homards et de langoustes. De nombreuses espèces de coquillages sont ramassés également sur les bords de la mer et forment une partie importante de la nourriture du peuple. Certaines algues épaisses et gélatineuses sont aussi recueillies et préparées comme aliments.

V

La face et le revers de la médaille. — Beauté du pays. — Fléaux qui le ravagent.

La température du Niphon et des îles qui l’avoisinent est à peu près celle de notre Provence et de l’Italie du nord. Le froid y est fort modéré en hiver, au moins dans les parties basses du pays. Les chaleurs de l’été y sont assez fortes, mais sans être excessives. La transparence de l’air y est beaucoup plus grande qu’en aucune partie de l’Europe, et tous les touristes s’extasient sur l’immensité des panoramas qu’ils découvrent dès qu’ils gravissent quelques sommets un peu élevés. M. Georges Bousquet, par exemple, nous décrit avec enthousiasme la vue merveilleuse dont il jouit du haut d’une montagne qui s’élève sur la côte est de la baie d’Yédo : « Me voici entre deux talus, et quoique le sommet soit proche, au