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LE PAYS.

briquer les objets les plus divers, et ils se trouveraient dans le plus cruel embarras du monde si le bambou venait tout à coup à disparaître de leur pays.

Tout le monde sait qu’en Chine comme au Japon le blé est inconnu et que les habitants de ces deux pays ne mangent pas de pain. C’est le riz qui le remplace ; aussi, dans le Niphon et dans toutes les parties de l’empire qui sont assez chaudes pour que la précieuse graminée y puisse pousser, la culture du riz occupe la plus grande partie des terres basses, là du moins où l’on a assez d’eau pour inonder le sol pendant une partie de l’année.

Le vin est aussi inconnu que le pain dans l’extrême Orient ; les Japonais, comme les Chinois, ne connaissent guère d’autre boisson que le thé ; aussi le thé occupe-t-il une grande place dans la liste des plantes cultivées au Japon.

Une grande partie des paysans du Niphon ayant pour principale ressource l’élève des vers à soie, il est inutile de dire que le mûrier est l’un des arbres les plus soigneusement cultivés dans le pays.

Le châtaignier pousse en assez grande abondance dans les montagnes, mais il ne semble pas que la châtaigne entre pour une part appréciable dans l’alimentation des sujets du mikado.

La faune du Japon semble être beaucoup moins riche que sa flore[1]. Le tigre et le lion y sont inconnus. L’ours abonde à Yédo. Le sanglier se trouve dans toutes les grandes îles. Parmi les animaux sauvages du pays, celui qui occupe le plus de place dans les contes populaires, dans les légendes, c’est le renard, qui est considéré comme une sorte d’être malin, de sorcier ou de démon, qui souvent se change en femme pour jouer de mauvais tours aux malheureux humains. Cela suffit pour prouver que le renard est très abondant au Japon

  1. On appelle flore d’un pays l’ensemble des plantes qu’il produit, et faune l’ensemble des animaux qui y vivent.